NOTES
Il y a eu tant de controverses sur Tacite (sa biographie, sa langue et son style, sa méthode historique et sa partialité) et la date du réquisitoire auquel Hugo songe est si imprécise (« de nos jours ») qu'on a du mal à l'identifier. Ce peut être cette invitation adressée à l'Institut par Napoléon de réfuter Tacite, injuste envers Tibère, à laquelle Suard, secrétaire perpétuel, opposa une fin de non recevoir; c'est plus probablement le livre maintenant oublié de E.P. Dubois-Guchan, procureur impérial à Nantes, Tacite et son siècle, Paris, 1861, où Tacite est le moyen ou le prétexte d'une longue apologie de l'ordre impérial aux dépens de la République, de Bossuet contre Chateaubriand, etc. « Réquisitoire » par l'état de son auteur, le livre détourne Tacite plus qu'il ne l'attaque: la dénonciation des césars criminels, où d'ailleurs Tacite se laisse emporter par ses dispositions d'auteur plus que d'historien, ne doit pas cacher qu'il est favorable à l'empire dans ses fondements généraux. Ce livre ne figure pas à Hauteville House; Hugo a dû en avoir connaissance par la presse.